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OPERATION FORTITUDE


L'opération Fortitude n'est pas une opération militaire à proprement parler. Cette opération (qui signifie force d'âme) rassemble les innombrables moyens utilisés par les alliés pour intoxiquer l'ennemi sur les le lieu et la date de l'opération Overlord. Autrement dit, l'opération se résume en un seul mot : INTOX.

Le responsable de cette grande opération "Fortitude" fut le colonel Bevan. Il était directeur du London Service Control (LCS), un nom qui ne voulait par ailleurs absolument rien dire. Ce groupe, inventé par Churchill lui-même, était tellement secret que 300 personnes seulement en connaissaient l'existence. Il était composé d'anglais et d'américains mais d'aucun français libres qui furent d'ailleurs toujours très écartés de l'opération Overlord.

Un des moyens utilisés par les alliés pour intoxiquer les allemands étaient les agents doubles. En effet, l'Allemagne a envoyé des centaines d'espions en Angleterre mais le contre espionnage anglais est arrivé à tous, peut être à quelques exceptions près, les intercepter. Une fois prit, on leur laissait le choix entre la corde ou les retourner. Ainsi, les trois meilleurs espions allemands qu'étaient Hans Schmidt, Lily Sergueiev (photo ci-contre), Roman Czerniawski apportaient de nombreux renseignements aux nazis mais les renseignements que les alliés voulaient bien leur fournir, autrement dit le débarquement dans le pas de calais en juillet 1944. Il y en avait un quatrième, un espion volontaire mais très actif : Juan Pujol Garcia dit Garbo (Arabal) qui se fit recruté par l'Abwher pour servir les anglais.


En France, les allemands avaient sérieusement infiltré certains réseaux de résistance et les allemands avaient retourné certains résistants influents. Quelques uns parvinrent à retourner en Angleterre pour avertir qu'ils émettaient sous al contrainte mais Londres les renverrait avec comme information qu'il y aurait un débarquement en juillet 1944 dans le Pas de Calais. On savait qu'ils parleraient sous la torture et que certains rapporteraient ce que l'on leur avait communiqué et ce qui serait confirmé par la suite par les espions !

Une autre technique consistait à bombarder deux fois plus le Pas de Calais que la Normandie. Le stations radars allemandes étaient particulièrement visées ainsi que les voies ferrées.

Les alliés ne manquaient pas d'imaginations. Ils utilisèrent tout un tas de subtilité et de finesse pour faire croire aux allemands que ce débarquement aura lieu dans le Pas de Calais au mois de juillet. Par exemple, Patton qui était considéré comme l'égal américain de Montgomery, par les allemands fut muté dans un secteur en face de Calais. Autre exemple, on avait déniché un sosie de Montgomery. On l'envoya en visite officielle à Gibraltar où il révélera inconsciemment le lieu de débarquement allié : " ce sera en juillet dans le Pas de Calais ".

Toujours afin de berner l'ennemi, les alliés mirent de gros moyens. On construisit des aéroports factices sur lesquels, les alliés ont placés des dizaines d'escadrilles d'avions… en bois. Dans ce même secteur, les alliés ont également placé quelques divisions blindées composées de chars Sherman gonflables (voir photo). Des montagnes de jerricans, des caisses de munitions, des tentes…(le tout vide évidemment) parsemaient le paysage du sud est de l'angleterre. Des camions vides sillonnaient les routes du secteur de Douvres jour et nuit. Des techniciens se parlaient entre eux à longueur de journée pour simuler un intense trafic radio. Le tout était censé représenter 1er groupe d'armée des Etats-Unis commandé par le meilleur général américain aux yeux des allemands : Patton.


Mais tout cela serait bien inutile si la D.C.A. anglaise intervenait. On a retiré de ce secteur, une grande partie de canon anti-aérien et on a ordonné aux artilleurs de tirer trop bas lorsqu'il s'agirait d'avions de reconnaissance nazie. Par contre, dans le secteur de " vraies " activités, la D.C.A. ne laisse pas filtrer un seul avion de reconnaissance.

Pour la plupart des généraux allemands du front de l'ouest dont Hitler et Von Rundstedt, le débarquement ne pouvait s'effectuer que dans le pas-de-calais. Rommel quant à lui n'exclut pas un débarquement en Normandie et va même jusqu'à la renforcer au mois de mai à la grande frayeur de l'Etat Major allié. Mais il acceptera l'hypothèse que le véritable débarquement aura lieu dans le Pas de Calais.

Car pour les alliés, tout ne s'est toujours passé dans de bonnes conditions. Les exemples n'ont pas manqués. Entre un colis qui s'ouvre en arrivant aux Etats Unis contentant les plans d'Overlord, les mots célèbres croisés du Daily Télégraph, les indiscrétions d'un officier dans un bar (…), les généraux alliés n'ont pas toujours dormi sur les deux oreilles...

Le pire accident surviendra au mois de mai au cours de l'opération Tigre, le plus grand exercice allié, où des vedettes allemandes parviennent à couler 3 LST et 11 bigots faisaient partie des victimes. Les vedettes allemandes ont dû comme à leur habitude " ramassé " les survivants et vont peut être faire parler les bigots. On organise alors une immense chasse aux cadavres et l'on parvient à tous les retrouver, par miracle.

De plus, le temps va donner un atout aux alliés. Les moyens météo des américains et surtout anglais sont ultra perfectionnés pour l'époque. Début juin, le temps sur la manche tourne à la tempête. L'invasion est au début repoussé de 24h. Le lendemain (4 juin), un expert météo informe qu'on peut s'attendre à une accalmie le 6 juin et alors les conditions requises pour le débarquement seraient alors réunies à leur strict minimum. Impossible d'attendre plus, tous les hommes sont dans le secret et certains s'entassent depuis une semaine dans les bateaux… Eisenhower donne le feu vert.

En France, la situation était tout autre. Les allemands avaient un système météo bien moins performant que les alliés. Les météorologues allemands n'avaient pas vu qu'il y aurait cette petite accalmie et la tempête qui secoue actuellement la manche pousse les généraux à se relâcher. De ce fait, Rommel quitte le front pour aller souhaiter l'anniversaire de sa femme et pour voir Hitler et lui accorder deux divisions blindés supplémentaires qu'il stationneraient en Normandie. Le 6 juin, Rommel n'est donc pas présent en Normandie au bonheur des alliés...

A ce moment, " l'espion volontaire " Garbo envoya un message aux allemands et en les prévenant que le débarquement aura lieu le 6 juin en Normandie. Mais, il a calculé que son message arriverait dans les mains des allemands bien après le débarquement même en l'ayant envoyé avant. Garbo monte à ce moment, et comme prévu, très haut dans l'estime des allemands.

Le débarquement effectué et réussi, Bevan doit passer à la seconde phase de son plan, c'est-à-dire faire croire aux allemands que la Normandie n'est que le théâtre secondaire par rapport au débarquement qui allait survenir dans le Pas de Calais avec le 1er groupe d'armée (celui qui n'existe pas) commandé par Patton !

Lorsque les alliés apprirent les allemands allaient appliquer le " Cas III A " c'est-à-dire le transfert de la XVème armée en Normandie, il fallait réagir. Cette armée aurait littéralement balayé la faible tête de pont allié de J+2.

Alors, les radios ont observé un soudain silence radio comme l'on fait avant tout débarquement. Et Garbo, le héros (!) émit un message qui dit clairement qu'il faut craindre un débarquement imminent sur les côtes du Pas de Calais. Lorsqu'il Hitler apprit la nouvelle, il ordonna par téléphone à Von Rundstedt de faire faire demi tour à la XVème armée et de reprendre sa position dans le Pas de Calais. Sans le savoir, Hitler tombe dans le piège allié et fait perdre la guerre à Allemagne...

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